Cette incomplétude qui maintient l’esprit ouvert est la condition même du mouvement vers le monde et vers autrui. Éduquer, alors, ce n’est pas « compléter », mais accepter de « creuser » ensemble, reconnaître combien l’on a à apprendre, combien l’on dépend de cet enfant… qui dépend de nous. Nous ne sommes pas en position de nous compléter les uns les autres, ni en nous aimant, ni en nous aidant. Mais nous ne pouvons ni nous refermer sur un savoir suffisant, ni nous soutenir nous-mêmes.