Pour la journée de la Mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité le 27 janvier 2023, les élèves de terminale du lycée Charles de Foucauld, niché entre le quartier de la Goutte d’Or et la porte de la Chapelle, se rassemblent.
Certains témoignent d’un voyage organisé par leurs professeurs d’histoire et de géographie Laurence Cozanet et Jean-Marie Pothier à Auschwitz, d’autre exposent leur participation au Concours national de la Résistance et de la Déportation. Une minute de silence est respectée. Puis la mémoire de Daniel Urbejtel décédé il y a quelques semaines, est évoquée. Une plaque est dévoilée dans leur cour de récréation pour Daniel, qui des années durant, est venu raconter avec des mots justes son arrestation le jour de ses 12 ans chez lui, en banlieue parisienne, son départ pour Auschwitz, puis son retour à une vie à reconstruire deux années plus tard. L’intervention de Patrick Petit-Ohayon, chef du département de l’enseignement au Fonds social juif unifié, pleine de force et de bienveillance clôt le message qui a été sous-jacent durant cette matinée : afin de lutter contre la déshumanisation qui toujours menace, laissons la place à une société où l’amour cesserait un idéal pour prendre toute sa place dans nos relations.
L’agapè, cet amour fraternel entre les hommes prend naissance dans les microsociétés que sont les familles, les groupes d’amis, les activités sportives, culturelles, et, bien entendu, leur établissement scolaire. Encore faut-il que nos pratiques pédagogiques le permettent : c’est à quoi ont réfléchi notamment les auteurs du premier numéro de la revue de pédagogie le Maître intérieur dont le thème est « Aimer et être aimé à l’école ».